samedi 24 janvier 2015

27) Tranche de SUP. (2021)


Située entre les Sables-d' Olonne et la Rochelle, la Tranche sur mer est un station balnéaire dont la réputation en matière de glisse aquatique n'est plus à faire. Connue pour ses vagues qui font le bonheur des surfeurs sud-vendéens mais aussi pour son vent thermique d'été attirant de nombreux windsurfeurs et kitesurfeurs, le SUP n'y était pratiqué jusqu'alors que par quelques irréductibles se comptant sur les doigts d'une main.

Changement de décor en cet été 2009 , où l'on aperçoit régulièrement de nouveaux pratiquants, que ce soit en balade sur eau plate ou bien se perfectionnant dans des vagues de taille modeste. Heureusement, les spots ne manquent pas sur ces longues plages de sable et il y a toujours moyen de trouver un coin tranquille, que vous débutiez ou que vous soyez un SUPer aguerri.


Pour ceux qui n' y étaient pas, petite piqure de rappel de ce qu'a été le SUP pendant ce chaud mois d'août aux environs de la Tranche sur mer.  



Samedi 1er août.


Comme chaque année depuis 15 ans maintenant, me voici installé près du phare de la Tranche sur mer pour y passer quelques semaines en famille et y paddlesurfer les éventuels swells d'été de passage dans la région.


Justement, une dépression creuse à 985 hectopascals au large des Iles Britanniques, générant sur la zone une houle de 4 à 5 m qui doit toucher la Vendée mardi ou mercredi. Les vents sont annoncés off shore et quasi nuls le matin, et associés avec une marée haute : les conditions risquent d'être vraiment bonnes sur la plupart des spots.


Pour l'instant, il pleut ''comme vache qui pisse'' comme on dit en Normandie et il n'y pas un chat à l'eau. Mais tous les surfeurs présents dans la région sont en alerte pour la semaine à venir : certains waxent avec application le pont de leur planche, tandis que d'autres remplacent un leash vieillissant ou bien investissent dans des nouvelles dérives.


Dimanche 2 août.


Il y a des vagues et du soleil en ce dimanche après-midi mais le vent de force 2 est orienté au secteur nord-ouest, et donc on shore sur la plupart des spots exposés. Direction la plage du Phare à marée haute, sur laquelle le vent est side shore et où quelques belles séries déferlent aux alentours du mètre.


Equipé de sa 12' Gong NFA, le Capitaine, un habitué du spot, est déjà à pied d'oeuvre. Take off en douceur en face du blockhaus et long ride tranquille pour finir devant l'ancien poste de secours, fermé depuis cette année pour cause de restrictions budgétaires. Je le rejoins au pic pour faire la conversation : il paraît enchanté par sa nouvelle pagaie NSP et son système vario.


''Trève de blabla'' comme dirait Gérard Dabbadie, le designer landais de la Bic Jungle, et concentration car une belle série pointe le bout de son nez. J'engage ma Naish Nalu dans une succession de bottoms et de courts cutbacks afin de ne pas m'éloigner de l'épaule, car la droite du Phare est longue et déferle avec régularité mais n'est pas très tendue. Elle réserve néanmoins de belles surprises au SUPers confirmés car lorsque le swell est conséquent, elle démarre très loin du bord, sur une dalle rocheuse à environ 500 mètres au large, puis s'enroule autour de la pointe du Grouin. Je me surprends un instant à repenser aux rides d' 1 mn 30 de l'été 2008, lorsque la houle résiduelle d'un cyclone avait atteint la côte atlantique française...



Sous le vent, un groupe de trois nouveaux paddlesurfers se lancent à l'assaut des vagues. Un peu fébriles et manifestement en pleine phase de progression, ils pratiquent avec intelligence et veillent à rester loin des autres rideurs pour des raisons évidentes de sécurité. Cela ne les empêchent pas de se régaler et d'attraper avec un plaisir évident les meilleures séries qui décalent!


Lundi 3 août.


Check des conditions vers 5 h 30 près de la plage de la Terrière. Il fait encore nuit à cette heure mais la lune éclaire suffisamment l'océan pour voir que le swell a grossi. D'ailleurs, le grondement des vagues confirme cette bonne impression. Le vent est faible, de secteur sud-est, et donc off shore sur le spot de Bud Bud, sur la commune des Conches, vers lequel je me dirige sans tarder car la marée ne va pas m'attendre !


Mise à l'eau au lever du jour en compagnie de deux shortboardeurs pour un début de descendante qui va se révéler très sympathique car la vague est fidèle à sa réputation : glassy, rapide et puissante. Les plus belles séries approchent un mètre vingt. Cela n'est pas encore le super swell attendu mais je m'attends tout de même à voir arriver bon nombre de surfeurs au line up. Je surfe ce spot depuis un sacré bout de temps et j'ai encore en mémoire des sessions sur des pics surpeuplés.


Curieusement, le spot reste quasi désert... Je suis rejoint par Eric, un surfer bordelais qui s'exile lui aussi chaque été en Vendée et qui n'a rien perdu de son toucher de vague. Nous profitons de ces bonnes conditions tout au long de la marée descendante, ma pagaie et ma grosse planche me permettant de démarrer sur la moindre bosse de houle puis de me caler en toute sérénité le long d'un bon mur bien tendu et de tenter parfois une petite casquette.


Mardi 3 août.


Ce jour ressemble comme deux gouttes d'eau au précédent pour les conditions à Bud Bud mais le nombre de rideurs est en forte augmentation car les prévisions de l'Océan Surf Report sont des plus favorables ! Dès 6 h00 du matin, ça discute allègrement sur la route forestière qui longe le spot et pour une fois, ceux qui dorment dans leur van sont ravis d'être réveillés par les plus matinaux !


Les vagues ont pris un peu de taille et les plus belles atteignent le mètre cinquante. Toujours pas d'autre SUPers en vue, contrairement à l'année dernière où j'avais partagé quelques sessions avec Xavier Leleu, un Nantais équipé d'une Starboard 11'2 The Blend et d'une pagaie Sélect Carbone. Les conditions n'avaient rien d' extraordinaire. Et bien que de retour de l'île Maurice où il avait scoré de magnifiques séries sur le spot de Little Reef, à proximité de la célèbre vague de One Eye, son enthousiasme dans des conditions on shore limites m'avait scotché : encore un drogué au paddlesurf !


Mercredi 4 août.


5 h 45. C'est l' affluence des grands  jours sur le spot de Bud Bud et bientôt, des grappes de surfeurs s'éparpillent ça et là sur différents pics aux allures de beach break landais. Malheureusement, les séries sont longues à venir et même si la houle est montée dans la nuit, la perturbation s'est décalé vers le nord-ouest et le swell ne rentre pas comme prévu. Cela n'empêche pas le Jaws vendéen, au large de Saint-Vincent-sur-Jard, de montrer un peu ses crocs lors des plus grosses séries !


Découvert par Patrice Chatillon dit le Chat, un des pionniers du surf en Vendée sur son spot de la Terrière, ce haut-fond ne fonctionne que lors des plus gros swells. Pour les plus expérimentés qui voudraient tenter l'aventure en SUP, soyez prudent et sachez que le bateau accompagnateur est bien évidemment obligatoire.


Revenons à nos moutons et à cette session surpeuplée sur le spot des Conches au cours de laquelle j'adopte l'attitude du paddlesurfer responsable. Je me décale au sud de la baie et respecte les règles suivantes : ne pas ramer de  façon aggréssive pour ne pas pourrir l'ambiance à l'eau, ne pas prendre plus de vagues que si je surfais avec un longboard, laisser passer de temps à autres quelques belles séries pour les autres pratiquants et au moindre doute concernant la sécurité des autres rideurs, savoir renoncer au take off ou sortir de la vague.

Je commence à ressentir une certaine fatigue après ces trois jours de pratique intense et lors d'un kick out, je me fais surprendre par le vent off shore qui retourne ma planche. Le résultat est une lourde chute sur la planche assortie d'une béquille sur la cuisse et une pagaie flambée !  Je poursuis néanmoins la session mais la douleur est un peu vive, notamment lors de bottom turns bien appuyés.


Je décide donc de remonter doucement vers le nord les 800 mètres qui me sépare de la sortie n°16, en utilisant les vagues vierges qui  passent à ma portée. Comme souvent, j'ai l'impression d'être l'extra-terrestre de service et lors de cette petite balade, je ne dénombrerais pas moins de 108 surfers...


18 h 00. C' est la seconde marée haute de la journée et le vent thermique de nord-ouest souffle à force 3 Beaufort. Les séries déferlent joliment sur le spot du Phare et après une après-midi de repos, je décide de retourner à l'eau pour une petite session test. Les vagues sont nettement moins puissantes qu'à Bud Bud mais partent de beaucoup plus loin. 


Un SUPer débutant se met alors à l'eau en face du poste de secours. Pas facile de tenir debout sur cette satanée planche, d'autant que les mousses du bord sont loin d'être anodines. Avec un peu de persévérance, de rame à genoux et une accalmie opportune, voilà notre homme au large en position d'attente. Celui adopte déjà à l'arrêt la posture du surfer et le voila ramant avec énergie et détermination sur la première vague de la série, les deux mains sur le manche et avec la pelle de la pagaie à l'envers !


Pas très orthodoxe comme technique mais le voici dévalant la pente en tenant la pagaie d'une main en son milieu et envoyant de larges mais jolies courbes. Sans doute un longboardeur de bon niveau et en voilà un qui va rejoindre la famille des SUPeurs confirmés d'ici peu !


Pour ma part, la jambe est OK et j'ai hâte d'être demain matin et aller enfin ''chopper la Sauze'' pour la première fois en SUP...


Jeudi 5 août.


Réveil à 4 h 00 du matin et départ vers le célèbre spot de la Sauzaie ! Situé à proximité de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, sur la commune de Brétignolles sur mer, cette dalle rocheuse au pied d'une petite corniche maximalise la moindre houle à marée haute et offre un peak droite-gauche d'excellente qualité.


Elle accueille régulièrement des étapes de la Coupe de France de Surf et une épreuve du Championnat d' Europe. C'est le fief de Grégory Pastusiak, plusieurs fois champion de France et bon nombre de top surfeurs vendéens, français ou étrangers s'y retrouvent, attirés par la réputation de la belle. La prise de vague est donc parfois délicate lorsque le spot est fréquenté, surtout par petit swell : la zone de take off étant alors réduite à la taille d'un timbre-poste.


C'est le cas aujourd'hui, avec des vagues qui oscillent entre un mètre et un mètre cinquante, mais en arrivant très tôt, il est toujours possible d' y scorer une bonne session en compagnie de seulement quelques riders. Enfilage de la combinaison à la lumière d'un lampadaire et mise à l'eau dès l'aube, sous le regard incrédule des pêcheurs de bars et d'un premier surfeur arrivant dans son van pour checker les conditions tout en dévorant son petit déjeuner !


Le vent du nord de force 2 génère un peu de clapot mais je me régale quand même en carving poussé sur de bonnes droites. Sur celles-ci, sachez qu'il vous faudra sortir de la vague à l'approche d'un gros remous qui marque le début des rochers sous-marins, donc de peu de fond, et du début des ennuis pour les plus gourmands...


La marée commence un peu à descendre : le plan d'eau devient alors plus lisse et une gauche rapide, se met aussi à fonctionner. Il ne faut pas traîner, surtout en fin de vague, lorsqu'elle accélère avant de finir sa course dans 40 centimètres d'eau juste en face des blocs.


Je suis ensuite rejoins au line up par 4 surfers assoiffés de glisse mais la cohabitation se passer très bien car, comme sur la plupart des spots réputés, ces rideurs connaissent les règles de priorités et surtout les respectent ! L'un d'entre eux est vraiment cool et nous en venons même à se faire quelques politesses du genre  ''après-toi, je t'en prie'' lors du take off, ratant par là même quelques belles épaules ! Le ciel est un peu nuageux mais vers 8 h 00, le soleil pointe enfin le bout de son nez et nous réchauffe jusqu'à la fin de la session.


Semaine du vendredi 6 août au  vendredi 13 août.


Les conditions estivales habituelles ont repris le dessus à la Tranche sur mer : mer plate et vent nul le matin, puis dans l'après-midi, du clapot et un thermique de force 4 Beaufort venant du nord-ouest, lequel fait le bonheur des nombreux kitesurfeurs et windsurfeurs présents sur le spot.


Ce n'est pas au cours d'une de ces journées que je risque de croiser François Cholet ! C'est l'un des rares paddlesurfer que j'ai rencontré l'année dernière, sur le spot du Phare puis sur la vague de Saint-Vincent-sur-Jard lors d'une journée où des conditions inhabituelles d'ouest faisaient saturer les spots les plus exposés. Ambassadeur pour la marque Gong et armé de sa 10'2 Gravity, il sillonne régulièrement les plages du sud-vendée et possède un sacré style, tout en puissance et en finesse.


Manque cruel de houle et des séries ne dépassant pas les 20 cm,  30 degrés à l'ombre et un soleil de plomb : ''l' enclave tranchaise bénéficie d'un climat méditerranéen!" comme me rappelle souvent Didier Comble, un ami longboardeur habitant le quartier du Phare.


Du poste de surveillance de la plage du Corps de Garde situé en haut de la dune, on aperçoit régulièrement des SUPeurs qui se promènent le long du rivage entre la Terrière et la pointe du du Phare, avec pour toile de fond les côtes de l'île de Ré et son phare des Baleines. Les plus courageux ou les amateurs de sensations fortes pourront effectuer un raid entre les plages de Ragounite et de la Mine, qui se situent quelques kilomètres au nord-ouest de Saint-Vincent-sur-Jard. Au pied des falaises du Parc du Veillon et en position haute sur votre SUP, la vue sur le paysage à marée haute est à couper le souffle !


Pendant ces longues journées, certains en profitent pour donner leurs premiers coups de rame du côté de Longeville, tandis que d' autres font preuve d'imagination. Un jeune longboarder s'est équipé d'une pagaie de canoë qu'il a attachée à son leash, et il s'entraîne à ramer à genoux sur son 9 pieds ! L'exercice n'est pas facile à cause du faible volume de sa planche et du peu de largeur au maître-bau, mais le jeune homme est tenace. Il arrive parfois à prendre une vague minuscule et à se mettre debout pour ensuite la suivre sur une dizaine de mètres, nous rappelant au passage que le paddlesurf est un engin diabolique dans les toutes petites conditions, et qu'il en faut parfois peu pour être heureux...


Dimanche 16 août.


Après une longue semaine de flat, une petite houle d'environ 80 cm est de retour. Adrien Baretteau en profite pour sortir sa Gong Nanogène 7'8 et lacérer dans un style shortboard quelques petites séries au Phare. Pas facile de générer de la vitesse dans ces conditions mais en servant de sa pagaie avec une cadence soutenue, il arrive à envoyer quelques jolis rollers. ''Je n' utilise mon SUP que dans les petites vagues.'' me précise-t-il en sortant de l'eau, reprenant ses planches de surf pour des raisons de radicalité dès que les vraies séries reviennent.


Quelques centaines de mètres plus au nord, Pierrick Bouche, le shaper des planches FunToys s'exerce sur sa Starboard. Son placement au pic est de plus en plus sûr, lui permettant de suivre les quelques lignes qui veulent bien déferler au-dessus des rochers. Passionné de kitesurf, voilà un bon moyen pour lui de surfer quand même les jours sans vent !


Lundi 17 août.


Toujours une petite houle mais dès le matin, le vent est orienté au nord-ouest. Cela n'augure rien de bon pour le SUPsurfing et vers 14 h 00, le thermique rentre rapidement à 20-25 noeuds, aplatissant comme des crèpes les maigres déferlantes qui auraient pu dérouler à la pointe du Phare. Sur la Côte Sauvage, quelques vagues de vent se lèvent et il y a quelques bouts à prendre mais même les surfeurs, pourtant moins sensibles au vent, n'ont pas l'air de beaucoup s'amuser dans ces conditions.


A par une balade downwind du côté de Saint-Vincent-sur-Jard, rien de bien excitant et j'oublie donc le paddlesurf pour aujourd'hui : va pour une session de windsurf sur mer plate, au cours de laquelle je retrouve Jacques Matter, figure locale et kitesurfer expérimenté. Il m'avoue être en train de dévorer le SUP Magazine n°1 et qu'il aura dans quelques jours une Starboard 9'8 pour en découdre avec le swell de la côte vendéenne...                                                                                                                                                                                                                                                                                      

Mardi 18 août.

Un joli mètre off shore le matin sur la plage du Corps de Garde à mi-marée puis 80 cm à marée au Phare. On prend les mêmes et on recommence ! Cette session a un air de déjà vu et elle ressemble comme deux gouttes d'eau à celle du dimanche 16 août !


Mercredi 19 août.


Bien peu de swell aujourd'hui, avec des petites lignes d'environ 50 cm. La marée haute n'arrange rien, avec un coefficient élevé et donc des vagues qui peinent à déferler sur tous les spots. Quelques SUPeurs optimistes tentent leur chance en début de descendante au dessus des rochers de la Pointe du Grouin mais rien n' y fait. Demain peut-être?  


Jeudi 20 août.


La houle n'est toujours pas arrivée en ce jeudi matin mais quelques lignes commencent à pointer le bout de leur nez vers 15 h 00. C'est le moment qu'a choisi le vent de nord-ouest pour se lever aux alentours de 20 noeuds sur le spot du Phare. Une heure après, c'est la folie : 40 kitesurfeurs et windsurfeurs ont pris possession du spot, bientôt rejoints à marée haute par 25 surfeurs se disputant un shore break d'un mètre en bord de plage et dans un périmètre minuscule.


Contrairement à d'habitude, ça crie, ça râle, ça s'énerve alors imaginez un peu l'ambiance lorsque Xavier Leleu se met à l'eau en SUP ! Il va batailler avec apprêté pendant 2 heures contre le vent et le clapot, et attraper les rares séries qui veulent bien lever plus au large. Heureusement que l'animal maîtrise mais il causera quand même quelques frayeurs aux shortboardeurs présents en traversant à pleine vitesse sur sa Starboard The Fish 9'8 une zone d'impact qui ressemble parfois à une fourmilière... 


J'attends pour ma part 19 h 30 que la mer soit un peu descendue et que le vent ait faibli afin de pratiquer sur des séries moins puissantes mais plus longues et surtout moins encombrées.    


Vendredi 21 août.


7 h 30.La houle a grossi pendant le nuit. Première session à la Terrière, tôt le matin pour le début de la descendante, sur des vagues glassy atteignant  1 m 50 dans les meilleures séries. Cela ouvre très correctement, en droite comme en gauche, et Xavier Leleu déboule à mi-marée après avoir paddlesurfé au Phare de bonne heure. Malheureusement, les séries perdent rapidement en taille et en consistance, et nous lâchons alors assez vite l'affaire.


15 h 30. Le vent s'est levé à force 2-3 Beaufort, mais curieusement, il persiste à rester au secteur ouest et donc side on shore. Le pic de houle est prévu pour cet après-midi et le swell déferle déjà à mi-marée montante sur les plaques rocheuses du Phare. Un adepte de la grosse planche est déjà en action avec une AHD Sea Lion et une voile North.


Je me mets à l'eau pour la deuxième fois de la journée en compagnie de Raphaël et Phillipe Puglisi, bientôt rejoints par Xavier Leleu, Jacques Matter et 2 autres paddlesurfers. Philippe habite en Australie et pratique le SUP depuis 2 ans sur les spots de South Maroubra et de Crescent Head, près de Sydney. Son frère nantais, lui, se lance dans sa deuxième session et réalise de belles longueurs sur sa Starboard 10'5 Drive.


Les vagues commencent à gagner en puissance, et Jacques Matter se distingue par son sens de l'équilibre en passant au dernier moment par dessus les épaules de taille respectable qui cassent au large. Xavier Leleu n'est pas en reste et charge de belles séries armé de sa Naish 9'6 Quad et de sa superbe pagaie Kialoa Méthane.


Avec la marée haute, nous sommes rejoints par de nombreux surfeurs et bodyboardeurs, et avec cette grosse houle, nous restons loin du bord afin d'attraper les plus grosses séries. En soirée, le vent nous fait la bonne surprise de virer sideshore au nord-ouest, faisant gonfler à plus de 2 mètres des vagues bien espacées lors de la marée descendante : superbe session !


Samedi 22 août.


7 h 00. Il reste une belle houle, avec des séries qui déferlent avec régularité au  Phare. Cela déroule aux alentours de 1 m 50 sur une mer d'huile. La glisse est vraiment extra et c'est parti pour des kilomètres de rollers, nos rails découpant comme du beurre la face lisse des vagues !


Même Jacques Matter, dont c'est seulement la quatrième session, s'enhardit et, encouragé par les autres SUPeurs, rame avec détermination sur le pic. Il adopte prestement la position du surfeur et le voilà parti à pleine vitesse pour ses premiers vrais rides. Quant à Xavier Leleu, il pagaye comme un forcené pour attraper tout ce qui passe à portée de sa carène et, après un bottom appuyé, cherche le off the lip à midi. Il troquera d'ailleurs quelques jours plus tard sa Naish contre une Paddle Surf Hawaii 9'6 Wide Ripper shapée par Blane Chamber pour plus de radicalité.


A noter qu'il y a peu de surfeurs et de bodysurfeurs à l'eau en ce samedi matin, la session d'hier soir ayant sans doute laissé des traces au niveau du physique.


16 h 00. Toujours le Phare et des lignes un peu ventées. François Cholet nous gratifie de belles manoeuvres aux commandes de sa Drops 8'11 Vulcan avant de reprendre son surf à marée haute. Un autre paddlesurfeur au gabarit léger évolue plus tranquillement sur une petite Gong à proximité des bouées du chenal et bien que le swell soit en baisse, il y a encore de belles épaules à prendre.


Dimanche 23 août.


Nous sommes encore en Vendée en ce dimanche matin, grâce à l'hospitalité d'Emmanuel Baudon, un ami caennais. Celui-ci surfe des planches assez fines mais il s'est pris au jeu d'essayer mon SUP la semaine dernière, à la manière d'un longboard un jour de toutes petites séries. Comme il le dit lui-même, "je suis surpris, cela ne tourne pas si mal !''


Les vagues ont baissé d'un cran dans la nuit et nous optons pour une session sur la plage du Corps de Garde, où le vent de sud-est off shore lève des droites d'environ un mètre. Rien d' exceptionnel mais des conditions tranquilles que nous ridons oldstyle. A chaque passage de barre, j'aperçois des mousses sur le reef de la pointe du Grouin et je ne résiste pas à l'appel du large. 10 minutes de rame plus tard, me voici sur de bons petits murs qui déroulent en gauches régulières.


C'est rapide et tendu comme sur les dalles rocheuses que nous paddlesurfons en Normandie aux environs d'Etretat. Il y des algues qui flottent à la surface de l'eau, à l'image du kelp sur certains spots californiens, et la vue à plus de 180 degrés, de Longeville à la Tranche en passant par le Phare, est spectaculaire.


12 h 30 : c'est l'heure de prendre la der des der puis de rentrer confier la plage à Gontran, le maître-nageur qui veille sur le spot et la zone de bain depuis la création du poste de secours il y a 7 ans. Je reviendrai !

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